Cancer de la prostate

Cancer de la Prostate

Qu’est-ce que le cancer de prostate ?

La prostate est une glande d’environ 25 cc c’est à dire la taille d’un châtaigne situé dans le petit bassin. Elle est au carrefour des voies urinaires et génitales puisque située sous la vessie et entourant l’urètre au niveau de la partie proximale du pénis. Son rôle est important dans la reproduction masculine puisqu’elle secrète le liquide séminal qui avec les spermatozoïdes forme le sperme.

Au niveau de cette glande, le plus souvent dans sa partie périphérique, peut se développer de façon anarchique des cellules. Cette multiplication non contrôlée peut aboutir à une lésion de plus grande taille appelé cancer.

Est-ce que le cancer de prostate est une maladie fréquente ?

Oui. Il s’agit du cancer le plus fréquent de l’homme (environ 50 000 nouveaux cas par an) et il représente 25% de tous les cancers masculins. 

Quels sont les facteurs de risque de développer un cancer de la prostate et est ce héréditaire ?

L’âge supérieur à 50 ans, un antécédent familial de cancer de prostate ou du sein au premier degré et des origines Afro-Antillaises sont reconnus comme étant des facteurs de risque de développer un cancer de prostate. Par ailleurs il n’existe pas de preuve de régimes alimentaires « à risque » concernant ce cancer.

Est-ce que le cancer de la prostate est une maladie grave ?

Le cancer de prostate a un très bon pronostic s’il est diagnostiqué tôt. Au stade localisé (c’est à dire que la maladie reste dans la prostate) on estime qu’il y a 90% de chance de survie dans les 5 ans. Au stade métastatique (c’est à dire que le cancer est sorti de la prostate pour aller dans d’autre organe comme les os, le foie ou les poumons par exemple), le pronostic est beaucoup plus péjoratif avec seulement 28% de chance de survie à 5 ans.

En conclusion plus on diagnostique et on traite le cancer de la prostate à un stade précoce, meilleur est le pronostic. Puisque le cancer de la prostate a tendance à se développer lentement, on parvient souvent à le traiter avec succès.

Qu’est-ce que le dépistage du cancer de la prostate ?

Il est maintenant clairement établi que plus on diagnostique et on traite le cancer de la prostate à un stade précoce, meilleur est le pronostic. Le dépistage du cancer de la prostate est donc une stratégie qui permet d’améliorer significativement le pronostic et la survie des patients ayant un cancer de prostate notamment agressif en le diagnostiquant le plus tôt possible (cf Est-ce que le cancer de la prostate est une maladie grave ?)

Il s’agit d’un dépistage individuel, c’est à dire qu’il n’est pas automatique mais il sera proposé à tous les patients âge entre 50 et 75ans ou à partir de 45 ans pour ceux qui ont des antécédents familiaux de cancers de la prostate ou du sein ou des origines Afro-antillaise.

Il repose sur un toucher rectal qui permet à l’urologue d’examiner la prostate et éventuellement de sentir un cancer + une prise de sang qui va mesurer le PSA (Prostate Spécific Antigen). Un PSA supérieur à 4ng/ml est un marqueur de risque de développer un cancer. Si le toucher rectal et/ou le PSA font suspecter un cancer, d’autres examen seront alors prescrit par votre urologue afin de savoir si vous présente un cancer de prostate.

Y’a t-il des signes précurseurs du cancer de la prostate ?

Non. A cause de sa position anatomique le cancer de la prostate est au départ une maladie qui n’entraine aucun symptôme et aucune gêne. C’est là toute la difficulté du diagnostic de cette maladie.
Par contre en cas de cancer agressif ou métastatique des signes peuvent apparaitre : fatigue, altération de l’état général, douleur osseuse, trouble neurologique, rétention aigûe d’urine, insuffisance rénale aigue.

Quel spécialiste voir en cas de suspicion de cancer de la prostate ?

En cas de doute ou de volonté de se faire dépister pour un cancer de prostate, il faut aller consulter un urologue. Seul ce spécialiste à reçu la formation nécessaire (11 ans)  pour examiner votre prostate et décider de la démarche à entreprendre.

Comment fait-on le diagnostic d’un cancer de prostate ?

En cas de toucher rectal et/ou de PSA supérieur à 4 ng/ml des examens complémentaires seront nécessaires: Une IRM de prostate sera prescrite et si une anomalie est vue des biopsies de prostate seront réalisées.

Qu’est-ce que les biopsies de prostates ?

Dans le cas du cancer de la prostate il est indispensable d’avoir une preuve avant d’envisager un traitement ou une prise en charge.

Les biopsies de prostate sont effectuées par un urologue ou un radiologue sous anesthésie locale (c’est à dire que vous n’êtes pas endormi). L’examen dure environ 45 minutes. Grace à un repérage échographique, des prélèvements de votre prostate sont réalisés le plus souvent en passant par l’anus et sont envoyés pour analyse. Dans la grande majorité des cas l’examen n’est pas douloureux et sans complications. (cf Fiche d’information de l’Association Française d’Urologie).

Quel est la différence entre un cancer de prostate agressif et un cancer de prostate métastatique ?
En cas de cancer de prostate localisé (la maladie reste dans la prostate), il faut déterminer le risque de développer des métastases à distance. En effet c’est le calcul de ce risque qui va nous permettre de décider du futur traitement. Il existe 3 niveaux de risques : faible, intermédiaire et élevé. Ce calcul se base sur : le toucher rectal, le PSA et les caractéristiques de la tumeur analysée sur les biopsies. En cas de risque élevé, le cancer est considéré comme agressif.

Un cancer de prostate métastatique (le cancer est sorti de la prostate pour aller dans d’autre organe comme les os, le foie ou les poumons par exemple) est lui considéré comme d’emblée agressif.

Comment soigne-t-on un cancer de prostate ?

Après avoir établi le diagnostic de cancer de la prostate, et déterminer le stade de la maladie ainsi que son agressivité (faible, intermédiaire, élevé) un plan de traitement basée sur les recommandations internationales est validée au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire composée d’urologues, oncologues, radiothérapeutes, radiologues et anatomopathologistes.

Dans certains cas, différentes options de traitement peuvent être proposées au patient. Il est important que celui-ci prenne le temps de bien comprendre ces modalités thérapeutiques ainsi que leurs effets secondaires. La discussion avec les spécialistes concernés (urologue, radio-oncologue, oncologue) est utile au patient pour connaître les bénéfices et les risques attendus de chaque option afin d’être informé des conséquences du traitement choisi.

En cas de cancer métastatique une hormonothérapie de 1ere génération associé à une hormonothérapie de 2e génération ou de chimiothérapie à base de taxotére peut être proposé

En quoi consiste le traitement chirurgical dans le cancer de prostate ?

Il s’agit d’une prostatectomie totale avec éventuellement un curage ganglionnaire pelvien. Cette intervention peut être pratiquée par voir ouverte, coelioscopique ou robot assistée. Dans notre groupe nous que pratiquons que la chirurgie robotique . La prostate va être enlevé dans sa totalité et une anastomose entre l’urètre et la vessie ensuite être réalisée. Concernant le déroulement de l’intervention, vous rentrez le matin de l’intervention. Il faut réaliser une analyse d’urine avant (ECBU) et que celle-ci soit stérile. L’intervention dure environ 2h30 et vous pourrez boire et prendre une collation légère le jour même. Une sonde vésicale est mise en place pendant l’intervention, celle-ci permet la cicatrisation entre l’urètre et la vessie. Vous rentrez à domicile avec la sonde vésicale 48h après l’intervention. Des antalgiques, des anticoagulants et un arrêt de travail de 1 mois vous seront  prescrits. La sonde est enlevée en consultation 7 jours après l’intervention. Vous pouvez reprendre le sport, les rapports sexuels et le travail à 1 mois. Une kinésithérapie de rééducation périnéale vous sera aussi prescrite et à débuter 1 mois après l’intervention. Les fils tombent seuls au bout de 3 semaines environ.

Les complications à court termes sont exceptionnelles, à savoir: hémorragie peropératoire amenant à une transfusion, lymphocèle en cas de curage ganglionnaire, plaie rectale, fistule sur l’anastomose entre la vessie et l’urètre. Les effets secondaires à long terme les plus fréquents sont : la dysfonction érectile et l’incontinence urinaire. Cependant en fonction du stade de la maladie une préservation des nerfs peut être envisagée.

En quoi consiste le traitement par radiothérapie dans le cancer de la prostate ?

Il s’agit d’une irradiation de la prostate et des ganglions. Les séances durent environ 15 minute au rythme d’une fois par jour pendant 6 semaines environ. Les effets secondaires de la radiothérapie les plus gênants sont essentiellement les risques de sténose de l’urètre, d’inflammation de la vessie (cystite radique) ou d’inflammation du rectum (rectite radique) (5 à 10 % de toxicité de grade 3). La complication la plus fréquente est la dysfonction érectile. Ce risque est majoré en cas d’utilisation concomitante d’hormonothérapie (cancer localisé de risque intermédiaire ou élevé)