Cancer de la vessie

Cancer de la Vessie

Quelles sont les symptômes d’un cancer de vessie ?

La présence de sang visible dans les urines (hématurie macroscopique) est considérée comme un signe du cancer de vessie jusqu’à preuve du contraire. D’autres symptômes peuvent être révélateurs de ce cancer notamment des envies fréquentes d’uriner, des douleurs vésicales ou une altération de l’état général avec fatigue et anorexie. Parfois il n’y existe aucun signe et la maladie est diagnostiquée par hasard.

Quelles sont les facteurs de risque de développer un cancer de vessie ?

Dans près de 90 % des cas ,ce cancer concerne une population bien particulière. Ils touchent plus souvent les hommes que les femmes (rapport de 3 pour 1) et apparaît après 50 ans. Le facteur de risque majeur de développer un cancer de vessie et le tabagisme qu’il soit passif ou actif puisqu’il multiplie par cinq le risque. Enfin un antécédent familial ou certaines professions travaillant notamment dans les hydrocarbures ou au contact de certaines substances toxiques sont plus à même de développer ce cancer.

Que faire en cas de présence de sang visible dans les urines (hématurie macroscopique)

Il s’agit d’une hématurie MACROSCOPIQUE. Il faut absolument et de toute urgence consulter un urologue afin qu’ils prescrivent des examens pour rechercher un cancer de vessie.

J’ai du sang dans mes analyses d’urine mais mes urines sont totalement claires, que dois-je faire?

Il s’agit d’une hématurie MICROSCOPIQUE. Ce signe est extrêmement fréquent dans de nombreuses pathologies qu’elles soient bénignes ou malignes (infection, calcul urinaire, inflammation chronique de la vessie, insuffisance rénale chronique, pratique intense du sport). La suite des examens complémentaires à prescrire dépendra du contexte et seul un urologue peut évaluer la situation.

En effet en cas de patient(e) jeune, sans facteur de risque de cancer ou avec une explication pouvant expliquer cette hématurie microscopique (infection urinaire, calcul urinaire, inflammation chronique de la vessie) il n’y a pas lieu de vous inquiéter. Par contre en cas de présence d’au moins un facteur de risque cité plus haut il sera alors indispensable de rechercher un cancer de vessie.

Quels sont les examens nécessaires au diagnostic de cancer de vessie

– L’Uro-TDM qui est un scanner avec injection d’un produit par les veines pour opacifier les vaisseaux et les voies urinaires.

– La cytologie urinaire qui correspond à une analyse microscopique de vos urines afin de rechercher des cellules en faveur du cancer de vessie.

– La fibroscopie urétrovésicale qui permettra de voir l’intégralité de votre vessie grâce à une petite caméra.

Parfois une tumeur peut être vue par hasard sur l’échographie mais dans tous les cas un uro-TDM reste indispensable.

Qu’est-ce qu’une fibroscopie urétro-vésicale ?

Également appelé cystoscopie, cet examen permet de voir l’intérieur de la vessie et de l’urètre grâce à une camera très fine et souple. Cet examen se fait sous anesthésie locale (vous n’êtes pas endormi) et est quasiment indolore (le passage de l’appareil peut parfois être ressentie). Il dure 10 à 15 minutes dans un service de soins externes. Vous pouvez rentrer au domicile immédiatement après celui-ci. Dans la très grande majorité des cas l’examen se passe sans complication. Des brulures urinaires, du sang dans les urines ou une infection urinaire sont les effets indésirables les plus fréquents mais sont transitoires.

Quel est le pronostic d’un cancer de vessie?

Tout dépend du stade de la maladie :

La vessie est un muscle tapissé d’une fine couche interne que l’on appelle muqueuse. Les tumeurs se développent à partir de la muqueuse puis, si aucun traitement n’est effectué elles vont se développer en profondeur pour envahir le muscle.

Aussi il faut distinguer deux types de tumeurs : les tumeurs non infiltrant le muscle (TVNIM) qui sont de bon pronostic et les tumeurs infiltrant le muscle (TVIM) qui sont de mauvais pronostic.

Les traitements entre ces deux types sont totalement différents et la prise en charge diagnostique vise à déterminer l’infiltration ou non du muscle.

Qu’est-ce qu’une résection transurétrale de vessie ?

Il s’agit d’une intervention chirurgicale qui peut être effectuée soit sous anesthésie générale soit sous rachis anesthésie (seul le bas de votre corps est endormit). Cette intervention consiste à introduire par les voies naturelles (urètre chez la femme, pénis chez l’homme) une caméra équipée d’un résecteur qui va venir couper et enlever la tumeur dans la vessie. Les prélèvements sont ensuite envoyés pour analyse.

Il s’agit donc d’une intervention à but diagnostique qui va nous permettre de dire si la tumeur envahit le muscle ou non et à visée thérapeutique puisque la tumeur sera enlevée. Cette intervention est indispensable pour toute prise en charge du cancer de vessie. Vous sortez du bloc opératoire avec une sonde vésicale qui permet de nettoyer la vessie grâce à des irrigations. Celle-ci est enlevé le plus souvent à J2 et le retour à domicile se fait le jour de l’ablation de la sonde.

En post-opératoire il se peut que vous ayez du sang dans les urines, quelques brûlures urinaires et des envies fréquentes d’uriner. Tous ces symptômes sont spontanément résolutifs en quelques jours. La consultation de contrôle pour annonce des résultats se fait 15 jours après l’intervention.

Comment soigner un cancer de vessie ?

Tout d’abord, en accord le plan cancer de 2002 la décision du traitement est prise en réunion de concertation pluridisciplinaire où votre dossier sera discuté avec des oncologues, urologues, radiothérapeutes, radiologues, et anatomopathologistes.

L’intervention indispensable pour soigner un cancer de vessie est tout d’abord la résection transurétrale de vessie. En effet celle-ci permet d’une part d’enlever la tumeur et d’autre part de l’analyser afin de savoir si elle infiltre ou non le muscle de la vessie.

En cas de tumeur non infiltrant la vessie et si l’ablation de la tumeur a été complète alors un traitement pour conserver votre vessie peut vous être proposé : soit la surveillance ou soit l’instillations de produit (ametycine, BCG) dans la vessie pour éviter la récidive. En cas de tumeur infiltrant la vessie et si la maladie n’est pas partie dans d’autres organes (métastases) alors un traitement plus agressif doit être proposé: il s’agit soit d’une ablation de la vessie et si refus du patient ou mauvais état général une résection transurétrale de vessie associée à une irradiation de celle-ci peut être proposée mais avec de moins bons résultats.

Comment se déroule une intervention d’ablation de la vessie

Tout d’abord il s’agit d’une intervention très lourde et qui ne concerne que les tumeurs infiltrant le muscle chez des patients en bon état général et sans métastase.

En fonction de l’âge du patient et de ses antécédents on peut soit reconstruire une nouvelle vessie (entérocystoplastie), soit créer un orifice au niveau de la peau pour que l’urine s’écoule dans une poche (Bricker). Au sein du Groupe Urologie Paris Ouest cette intervention se fait de manière Robot Assistée. Cette chirurgie mini invasive permet une meilleure précision des gestes, une diminution des saignements, une amélioration significative des suites post-opératoires avec notamment une reprise plus rapide du transit, et un retour à domicile plus rapide.

Vous êtes hospitalisé la veille de l’intervention pour voir l’anesthésiste et posez vos dernières questions au chirurgien. L’intervention durera environ 4 heures et vous remontez le jour même dans votre chambre. Le retour à domicile dépend du type de chirurgie. En l’absence de complication: 10 jours si nouvelle vessie a été reconstruite et 7 jours si un orifice à la peau a été fait.

Peut-on vivre sans vessie

Oui. Soit une nouvelle vessie va être reconstruite à partir d’intestins (enterocystoplastie), soit un orifice au niveau de la peau du ventre va être créé afin que l’urine sorte par celui-ci et s’écoule dans une poche. Les semaines après l’intervention nécessitent une adaptation et une éducation. Pour l’entérocystoplastie il faut que le patient aille vider sa vessie toutes les 2 ou 3 heures les premiers mois et s’hydrater abondamment de plus il peut y avoir quelques fuites urinaires qui seront corrigées par la kinésithérapie. Pour le Bricker, étant donné qu’il n’y a plus de mictions par les voies naturelles une adaptation à son image corporelle et à la gestion des poches est indispensable.

Le groupe urologie Paris Ouest travaille avec des infirmières formées dans ce type de chirurgie qui pourront accompagner, informer et aider les patients dans les suites post-opératoires

Comment éviter le cancer de vessie

Le seul facteur de risque modifiable qui a été identifié est le tabac qui multiplie par cinq le risque de développer un cancer. Aussi l’arrêt total et définitif du tabac est indispensable pour éviter soit une récidive soit un développement de la maladie.